C’est quoi la conscience et à quoi nous sert-elle? (Ceci n’est pas un cours de philo)

 

COMMENT LA DÉFINIR ?

La conscience selon le Larousse, c’est « la connaissance intuitive ou réflexive immédiate que chacun a de son existence et de celle du monde extérieur ».

C’est donc d’abord la conscience de soi ou la perception que j’ai de moi-même et de tout ce qui me définit.

Vient ensuite la conscience du monde autour, soit la façon dont j’appréhende autrui et mon environnement.

Enfin de l’une et l’autre, découle la conscience que j’ai de ma relation au monde et la manière avec laquelle j’interagis avec lui, comme une superposition des deux premières.

Guidée par notre attention, la conscience se forge (et se fige ?) selon nos sensations et notre expérience directe, mais aussi selon nos interprétations, notre manière d’étiqueter le réel, marquée en grande partie par notre culture et notre éducation… La conscience de soi et de notre relation au monde s’affine grâce à notre mémoire, puisque de nos souvenirs s’étoffe le narratif sur lequel on fait reposer notre existence, la manière dont on « raconte » notre histoire, en somme.

Quand on parle de conscience, « je » suis à la fois sujet et objet donc, d’où le fait que l’objectivité est à questionner, j’y reviendrai. Il s’agit donc d’une sorte de position « méta », un état de présence à soi-même où l’on est à la fois en train de vivre et de se regarder vivre, un « sentiment de soi », une résonnance intérieure de l’extérieur qui façonnent les perceptions subjectives que nous entretenons quant à nous-même, notre existence, le monde, le temps qui passe…

 

À LA CROISÉE DES DISCIPLINES, AU COEUR DES PRÉOCCUPATIONS 

Nombreuses disciplines s’attardent sur la conscience comme sujet principal d’étude visant à développer ou questionner ce sentiment de soi.

De tout temps, l’Homme s’est plu à s’étudier lui-même et grand bien lui en fasse si l’on en croit l’adage que Socrate emprunte à l’oracle de Delphes, le fameux connais-toi toi-même ou l’invitation à développer la connaissance de soi pour mieux appréhender le monde. Car comment comprendre autrui si je ne me comprends pas ? Comment demander à autrui de satisfaire mes besoins si je ne suis pas moi-même en mesure de le faire…?

Ainsi, la philosophie tente de répondre aux questions que l’être humain se pose sur lui-même et sur l’existence.

Selon la psychanalyse, la conscience se développe sur la base des interdits (selon Freud) mais c’est son versant contraire qu’il convient d’explorer, l’inconscient, cette autre instance de la psyché où l’on y enfouit ce que l’on ne veut pas voir, qui échappe donc à notre conscience mais nous influence pourtant, à notre insu…

En sophrologie, on vise un état de conscience harmonieux en creusant en soi un espace intérieur de relaxation profonde.

La Méditation de pleine conscience (ou Mindfulness) et le Zen qui nous viennent du bouddhisme prônent pour leur part un état de conscience et de « présence » dans lequel l’attention est entièrement portée sur l’instant présent, entraînant l’esprit à se libérer du flux de pensées qui l’occupe, interférant souvent avec l’expérience immédiate.

En méditation, de manière générale, on vise à accéder à un état maximal de conscience, voire à des états modifiés de conscience pour entrer en soi, atteindre un état de sérénité intérieure et d’émerveillement pour pouvoir éventuellement un jour connaître l’éveil spirituel… Selon le bouddhisme et l’hindouisme, ce but ultime désigne un état de conscience supérieur, affranchi de l’Ego et unifié avec l’univers ou avec le divin (selon les croyances).

 

COMMENT SE MANIFESTE-T-ELLE?

La conscience de soi est donc caractérisée par un état d’éveil de l’organisme, un état de vigilance, d’alerte à opposer à une sorte d’état de passivité qui nous fait souvent évoluer en “mode automatique”. En anglais, on parle d’awareness qui décrit bien cet état de présence attentive.

 

L’ART DU COACHING OU VIVRE EN CONSCIENCE 

La pratique du coaching vise aussi cet éveil de la conscience. À travers l’atteinte d’un objectif ciblé, on cherche en réalité à prendre de la hauteur par rapport à nos habitudes, nos ancrages, à faire la lumière sur tout ce qui nous formate. On tend à questionner nos croyances, questionner une certaine compréhension du réel

 

Car si je perçois le « réel » à travers ma culture, mon éducation, mon histoire, mes souvenirs, mes blessures, auquels il faut ajouter mon état interne (pensées et émotions), ce sont autant de filtres que je mets sur mon expérience directe, lui donnant une certaine lecture qui ne correspond peut-être en rien à la réalité…

 

Souvent, nous faisons les choses de manière mécanique, par habitude, par conditionnement, sans y prêter attention, de manière aussi automatique que lorsque l’on conduit par exemple, laissant libre cours à notre mental pour divaguer et procéder simultanément à notre To Do List de la semaine ou en comptant les jours qui nous séparent de nos prochaines vacances…

En vivant ainsi, nous passons à côté de deux choses: d’une part, nous perdons notre capacité à nous émerveiller, notre attention dispersée, polluée par nos préoccupations n’étant pas pleinement portée sur ce qu’il nous est donné de vivre dans l’instant… Et en second lieu, nous perdons une partie de notre libre-arbitre ou notre capacité à recréer la réalité.

Car si j’analyse mon expérience du réel selon tous ces filtres mentionnés au-dessus et que c’est sur la base de ces perceptions que je prends mes décisions, est-ce que ces choix m’appartiennent vraiment ? Ou sont-ils plutôt la somme de mes peurs, de mon ressentiment, les injonctions de mon égo, l’influence de mon éducation… entre autres?

En prenant conscience de ces automatismes, nous sommes plus à même d’oser un beau jour prendre un nouveau chemin. Et en sortant des ornières, survient alors ce phénomène magique que de récolter d’immédiats bénéfices qui nous font très vite prendre goût à nous aventurer hors de notre zone de confort

 

 

Vivre en conscience, c’est choisir de questionner nos perceptions, prendre un pas de recul pour essayer autant que faire se peut de porter un regard neuf, distancié sur la réalité. Mais c’est aussi prendre la responsabilité de sa vie en passant de ce mode « pilotage automatique » à une pleine immersion dans le présent qui nous offre en chaque instant une relecture possible des évènements, une marge de manœuvre réelle, une aptitude à choisir et à agir pour mener la vie qui nous convient vraiment : une vie faite de choix éclairés et conscients

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